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20 janvier 2015Il y a des domaines dans lequel il est évident que le sound design a sa place: cinéma, jeux vidéo, publicité, habillage radio ou TV. Là où on l’attendrait moins c’est dans les documentaires animaliers. N’avez-vous jamais été émerveillé par la façon dont ces reportages vous immergent dans la vie d’un écosystème, d’une savane ou d’une horde d’animaux chassant une proie, vous donnant l’impression d’être avec eux? On en viendrait presque à oublier qu’une équipe est présente quelque part, tapie dans les buissons ou dans un véhicule à distance pour tourner ces images époustouflantes. Alors comment arriver à s’approcher suffisamment pour filmer les animaux sans se faire remarquer ni interférer avec leur environnement?
L’art du camouflage
En premier lieu, les caméras sont placées dans de s endroits stratégiques et équipées de téléobjectifs permettant de prendre des images tout en restant éloigné du sujet. D’autre part, certaines caméras sont commandées à distance et possèdent dans certains cas des faisceaux lasers leur permettant d’être déclenchées et de commencer à filmer quand un animal le traverse. Parfois, ce sont des voitures téléguidées équipées de caméra (et camouflées telles des soldats) qui s’approchent au plus près de la bête. Il est également nécessaire de réussir à se faire oublier par la nature environnante pour qu’elle reprenne son cours normalement. En résumé, il existe de nombreuses techniques qui requièrent toutes un matériel très coûteux et beaucoup de patience mais permettent d’immortaliser des instants impressionnants.
Mais qu’en est-il du son? Alors qu’il est plutôt aisé de zoomer avec une caméra, faisant mine de se trouver très près de l’objet filmé, il n’en va pas de même pour l’enregistrement. En effet, bien qu’un preneur de son fasse partie de l’équipe de tournage pour enregistrer les ambiances, il est pour ainsi dire techniquement impossible pour lui de zoomer sur la cible avec son micro. Bien-sûr, perches et micro canon permettent de s’approcher et de pointer un élément tout en rejetant en partie le reste des sons environnants (permettant d’isoler la cible du reste des bruits). Une autre technique consiste à utiliser une parabole autour du micro, celle-ci permettant de focaliser son enregistrement sur une source et de l’accentuer (très utilisé pour les cris d’animaux notamment). C’est le principe des « micro espions ». On passera ensuite par une phase de mixage en studio pour obtenir un bel équilibre entre le cri de l’animal (pris en mono) et le reste de l’ambiance, issue d’un second micro stéréo ou surround.
Une autre technique consiste à placer des pièges à son (à ne pas confondre, même si le terme est identique, avec les panneaux d’isolation acoustique de studios). Le principe est identiques aux caméras placées en des points stratégiques, sur la route par lequel passera l’élément que l’on espère enregistrer. Inutile de préciser qu’il est nécessaire de les protéger pour ne pas risquer de les endommager avec des chocs ou des gouttes de pluie. Le preneur de son prendra ensuite soin de s’éloigner et reviendra chercher son enregistreur et ses micros ultérieurement. L’avantage de cette technique est de ne pas effrayer l’animal en étant près de lui. Le preneur de son ne risquera pas non plus de créer des nuisances sonores avec son propre corps (respiration, vêtements, branche qui craque).
La post-production
Malgré ces techniques très évoluée et permettant des résultats de grande qualité, il est pour ainsi dire impossible d’avoir l’équivalent audio du résultat que l’on pourrait avoir en vidéo avec un téléobjectif. On fait alors appel à un sound designer pour compléter, une fois le documentaire monté, les séquences pour lesquelles l’audio ferait défaut. Ainsi, c’est depuis son studio, tel un bruiteur (foley artist) qu’il réenregistre les divers bruits de brousse, d’herbe, de branches d’arbres occasionnés par les mouvements des animaux pour les ajouter de façon très discrète sur l’ambiance originale. Personnellement, attiré par le domaine du son, je m’étais souvent émerveillé pour la qualité du son des documentaires animaliers. Lorsque je découvris « l’astuce » je me suis dit <<Mais évidemment! »>>, pourtant le résultat est tellement bien réussi que je n’avais pas réellement imaginé qu’il puisse être retravaillé..
Voici un petit reportage sur le sound designer de la chaine Earth Touch News Network expliquant les diverses méthodes utilisées pour donner un peu de relief sonore à ces documentaires. Nous constaterons que celles-ci sont finalement très proches du cinéma.
3 Comments
Ça me conforte dans la méthode que je voulais utiliser pour tourner les sketch (Même si on a essayé de m’en dissuader), car apparemment c’est la bonne méthode! Même si les gens qui font de la vidéo ne le savent pas tous. Beaucoup de petites astuces comme ça et c’est le résultat qui compte!
La plupart des grosses productions utilisent ce système pour d’une part avoir un son de qualité (il n’est pas toujours facile de prendre les dialogues et les bruitages correctement lors d’un tournage) mais également pour pouvoir fournir au mixage des pistes bruitages et voix séparées. Cela permet aussi de pouvoir bien plus facilement adapter la production à une version doublée dans une autre langue. La difficulté toutefois réside dans le fait d’être synchro et d’enregistrer les bruitages dans une acoustique similaire à celle où est sensé se dérouler l’action. Cela peut donc être une solution mais cela demande certaines contraintes. Cependant je pense que très peu de sketchs passent réellement par un bruiteur en studio.
[…] Les bruitages des films animaliers Bien que l’on pourrait avoir l’illusion que les bruitages que l’on entend dans les documentaires animaliers sont pris sur le terrain, il s’agit bien de l’œuvre d’un bruiteur en post-production. Le sujet a été abordé dans l’article Sound designer pour documentaires animaliers. […]