Quels paramètres d’enregistrement pour une prise de son réussie
4 février 2019Test du micro hypercardioïde D2 de la marque Synco
30 octobre 2019Être preneur de son requiert du talent, de l’expérience, un bon matériel, mais aussi un peu d’organisation. Lorsque l’on est en tournage, il est nécessaire d’emporter un certain nombre de choses avec soi et de les organiser de la meilleure manière dans son paquetage. Il est également nécessaire d’être efficace et rapide. Voici donc un tour d’horizon des divers trucs et astuces que j’ai mis en place au cours de mes années de pratique.
Différencier ses émetteurs-récepteurs
Lorsque l’on a dans son équipement plusieurs émetteurs-récepteurs pour micros-cravates type Sennheiser, il n’est pas toujours facile de les différencier entre eux. Chaque émetteur est couplé à un récepteur réglé sur la même fréquence. Pour éviter de devoir les allumer les uns après les autres, posez une pastille de couleur sur chacun des appareils correspondants. Vous pourrez ainsi reconstituer en un coup d’œil le duo émetteurs-récepteurs couplé sur la même fréquence. Ce gain de temps peut s’avérer fort appréciable lors de la mise en place sur un tournage.
Reconnaître ses câbles
Il n’est pas rare de devoir tirer plusieurs longs câbles pour relier des micros à un table de mixage ou un enregistreur. C’est le cas par exemple lors d’une captation d’un concert ou de bruitages en multipiste (via plusieurs micros) par exemple. J’utilise alors du scotch d’électricien de divers couleurs que je colle sur le connecteur XLR de part et d’autre du câble. Je peux ainsi reconnaître en un coup d’œil à quel micro correspondant le câble que je m’apprête à brancher sur mon enregistreur.
En allant plus loin, on peut même imaginer avoir un double-code couleur par longueur de câble. En utilisant par exemple une première couleur pour identifier sa longueur (exemple : rouge, 2mètres, blanc 5mètres, bleu 10mètres) ainsi qu’une seconde couleur pour les différencier entre eux.
Être prêt à dégainer sa perche rapidement
Même s’il est prévu que la captation sonore sur un tournage se fasse à 100% à l’aide de micros-cravates, il n’est pas rare de devoir faire usage de la perche à certaines occasions. Premièrement, pensez à l’avoir toujours avec vous, avec un micro pour l’intérieur et un pour l’extérieur (tout cela tient très avec une perche dans un sac Manfrotto). Si le cas de l’utilisation d’une perche se présente, vous n’échapperez pas au fait de devoir rapidement monter votre perche. L’opération, est toutefois relativement rapide car il ne s’agit que de visser la bonnette contenant le micro au bout de celle-ci, surtout si vous en possédez une qui a un câble intégré. Mieux encore, l’utilisation de Quicklok d’Ambient (ou du Professional Connection System ou Quick Release de Rycote), permet de clipper la suspension sur sa perche en une petite seconde, évitant le vissage parfois bien peu pratique de celle-ci et gagnant quelques secondes qui peuvent s’avérer précieuses. Démonstration avec cette vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=AimT0SEzI9Y
Mais là où je veux en venir, c’est qu’il est également possible de gagner du temps sur l’installation du câblage de la perche vers l’enregistreur. Ainsi, je prévois toujours une piste non utilisée sur celui-ci sur laquelle je câble déjà le XLR mâle du câble qui viendra se connecter à la perche (préférez pour cela un câble torsadé, bien plus pratique à mon goût). Je laisse ensuite celui-ci bien sagement au fond de mon sac, en ne faisant que dépasser son autre embout par une des ouvertures du sac. Je n’ai plus qu’à y brancher ma perche en 2 seconde pour pouvoir l’utiliser.
Avoir un système d’attache pour libérer ses mains de la perche
Lorsque l’on doit manier la perche et installer des micro-cravates sur un même tournage en extérieur et en déplacement, il est souvent nécessaire de devoir libérer ses mains de la perche pour pouvoir installer la capsule micro-cravate ainsi que l’émetteur sur un ou plusieurs intervenants. Il n’est pas rare, suivant dans quel lieux on se trouve, qu’il devienne difficile de trouver un endroit pratique pour y déposer sa perche. L’une des solutions consiste donc à la garder sur soi. Comment faire? K-Tek a trouvé la solution et propose l’accessoire idéal pour cela, le KBAC1. Disposé sur un harnais ou encore mieux, sur le côté de son sac, il permet ainsi d’y reposer l’imposante perche sans pour autant avoir à la débrancher. Très pratique, mais attention à le manipuler avec précaution car plusieurs personnes mentionnent que le clip plastique s’est cassé après très peu de temps d’utilisation (parfois une seule journée uniquement). Pour les fans de la marque concurrente ORCA, un modèle similaire existe, le OR-17. L’énorme avantage de ce dernier modèle (mais qui le rend aussi 3x plus cher) c’est qu’il est magnétique, donc beaucoup plus pratique et rapide à utiliser.
Conserver les piles et cartes mémoires dans une poche à portée de main
Lors d’un tournage, il y a certaines choses auxquelles on ne coupe pas, comme changer de batterie, ou parfois de carte mémoire en cours de route. Bien que la taille des cartes mémoire soient suffisamment importantes pour supporter des jours de tournage, il n’est pas rare de devoir les décharger en cours de journée, lorsqu’un reportage par exemple, est monté dans la foulée par une seconde équipe à qui l’on doit fournir les cartes régulièrement. Quoiqu’il en soit, avoir ses cartes ainsi que ses piles à portée de main est absolument fondamental. Prévoyez donc de l’espace dans votre sac de prise de son qui sera toujours sur vous (et non dans un sac qui restera dans votre voiture) et idéalement, dans une poche sur le côté. Il ne faudra ainsi que quelques secondes pour les atteindre. Vous aurez ainsi bien moins de chance de ralentir le tournage.
Utiliser un mousqueton pour ranger son casque
Bien que les sacs de prise de son soient extrêmement bien conçus, il n’y a que rarement un emplacement dédié au casque. Celui-ci, relativement imposant, est parfois difficile à insérer dans son sac, surtout quand celui-ci est déjà bien rempli avec des récepteurs, des batteries, des boîtes pour micros ou divers câbles. Poser son casque dessus n’est pas pratique car quand on porte le sac il vient souvent à tomber. La première solution que j’ai trouvée a été d’accrocher le casque via un velcro utilisé généralement pour les câbles, fixé directement sur mon sac. Bien que cela ait fait l’affaire quelques temps, cela n’était rapide à l’utilisation puisqu’il fallait à chaque fois viser pour insérer le bout du velcro dans une boucle métallique. J’ai alors trouvé une solution bien meilleure, l’utilisation d’un mousqueton d’escalade. Fixé à mon sac, il me permet d’y insérer et de retirer mon casque rapidement. Choisissez le large pour qu’il puisse aisément accueillir votre casque.
Utiliser une boîte de chewing-gum pour ranger les bonnettes de micro cravates
Si comme moi vous possédez beaucoup de bonnettes anti-vent pour micro cravates (avec de nombreux coloris pour correspondre à un maximum de vêtements différents), vous vous êtes sûrement demandé quelle boîte utiliser pour les réunir et les conserver. Souvent envoyé dans des sachets parfois non refermables une fois ouverts, ou dans des sachets ziplocks refermables mais souvent de piètre qualité (et qui commencent à se casser après quelques semaines d’utilisation), il n’existe à ma connaissance aucune boîte prévue pour les contenir. La solution la plus pratique que j’aie trouvé, c’est d’utiliser une boîte de chewing-gums type Mentos. Pratique et peu coûteux ! Ces petites boîtes sont également très pratiques pour emporter les adaptateurs de connectiques les plus courant avec soi.
Utiliser de petits velcros pour enrouler l’excédent de câble sur un micro-cravate
Les câbles des micro cravates sont plutôt longs. Ainsi, lorsque l’on en installe un sur un interlocuteur, il n’est pas rare qu’il y ait encore une bonne trentaine de centimètre de marge. Pour éviter que celui-ci pende de façon inesthétique sur le côté de l’intervenant, risquant également que celui-ci se prenne dans un objet du décor et qu’il crée une tension susceptible de sectionner le câble, j’ai pour habitude t’utiliser de petits velcros pour enrouler l’excédent de câble. L’idéal, c’est alors d’acheter de petits rouleaux de velcro que l’on peut découper à sa convenance selon la longueur désirée. À utiliser également lors du rangement des micros dans leur boîte respective.
Donner plusieurs vies à ses piles
Certains appareils fonctionnant sur piles, demandent plus d’énergie que d’autres. Par exemple, les émetteurs Lectrosonics ont besoin de piles 100% neuves pour fonctionner parfaitement. Toutefois, alors que les batteries sont jugées en fin de vie par l’appareil, il leur reste pourtant encore bien 80% de leur énergie. C’est pourquoi j’utilise ensuite ces batteries dans d’autres appareils comme les émetteurs-récepteurs Sennheiser EW. Ceux-ci sont en effet moins gourmands en énergie et il n’est pas rare de pouvoir travailler encore quelques heures avec ces batteries pourtant déjà utilisées. Une fois jugées déchargées par l’appareil, il est encore possible de gagner quelques pourcents supplémentaires avec l’utilisation d’un ustensile absolument merveilleux de Batteroo, qui permet d’utiliser bien plus d’énergie de la batterie. En effet, nombreuses sont les batteries à ne délivrer qu’un faible pourcentage de leur potentiel total. Batteroo contribue ainsi à réduire ce manque, permettant ainsi de jeter moins de batteries et d’aider un peu à sauver la planète.
Lors de mes tournages on me demande souvent pourquoi je n’utilise pas de piles rechargeables. Malheureusement, ce type de batterie n’est pas assez puissant pour les appareils nécessitant beaucoup d’énergie (comme les émetteurs Lectrosonics) et bien que chargées à 100%, leur puissance effective affichée n’atteint parfois même pas les 50%. Batteroo travaille toutefois actuellement sur un dispositif permettant de délivrer un potentiel supérieur à ces batteries. Wait and see…
Et pour finir, pourquoi ne pas les utiliser dans un appareil domestique type veilleuse pour enfant ou brosse à dent électrique pour les finir définitivement ? Cela implique évidemment de devoir les changer très souvent mais est-ce que ce petit geste écologique n’en vaut pas le coup ?
Utiliser des boites en plastique pour transporter ses batteries
La plupart des émetteurs-récepteurs sans fil sont alimentés par des batteries AA. Certains enregistreurs portables comme les Zoom (H4n, H5, H6, F6 ou F8n) ainsi que le Sony PCM-D100 les utilisent également. Il est donc nécessaire, pour les tournages où l’on travaille avec un certain nombre de ces appareils, d’avoir un bon stock de piles avec soi. J’achète alors régulièrement des packs d’une vingtaine d’unités pour en avoir suffisamment. Toutefois, les emballages sont bien souvent en carton ou plastique, et ceux-ci, une fois ouverts, s’abîment assez rapidement. Une bonne solution consiste alors à regrouper les piles dans des boîtes en plastique robustes, prévues à cet effet. Leur forme parfaitement adaptée et réduite au minimum permet de les insérer aisément dans son sac de prise de son sans prendre trop de place.
Prévoir un ziplock pour les piles usagées nommé comme tel
Lors d’un tournage avec plusieurs émetteurs-récepteurs pour micro cravates, on se retrouve à changer de piles plusieurs fois dans la journée. Si l’on ne fait pas preuve de rigueur et d’ordre, il devient parfois difficile de faire la différence entre les piles neuves et les piles usagées. Alors que les neuves restent bien sagement dans la boîte citée ci-dessus, je mets les piles usagées dans un ziplock séparé. Une fois de retour à la maison, je teste chacune d’elles pour voir si elles sont encore utilisables ou si je dois définitivement les amener à la déchetterie. Je fais même souvent une étape intermédiaire. En effet, comme dit précédemment, les batteries utilisées dans les Lectrosonics permettent de travailler encore quelques heures avec les émetteurs Sennheiser. Je mets donc ces piles dans une boîte intermédiaire. Ce n’est qu’une fois que les Sennheiser les considèrent comme étant en fin de vie, que je me décide à les mettre dans le sachet de piles usagées.
Utiliser son casque comme des pamirs
Lorsque l’on procède à des enregistrements, il est nécessaire de porter un casque audio pour vérifier que le signal que l’on désire capter soit de bonne qualité, que son volume soit correct, et que le micro soit bien orienté. J’ai pris pour habitude de ne pas systématiquement ôter mon casque entre les prises et cela peut avoir ses avantages, surtout lorsque l’on enregistre dans un milieu bruyant. En effet, ayant travaillé sur de nombreux tournages sur des chantiers, j’ai découvert que le casque pouvait servir de protection auditive face au niveau sonore élevé que pouvait produire certaines machines telles que les scies électriques notamment. Conserver son casque sur les oreilles et couper toutes les pistes (ou en enclencher une silencieuse en solo) permettra ainsi de transformer dans une moindre mesure celui-ci en pamirs, les protection auditives utilisées sur les chantiers ou dans les stands de tir notamment.
Organiser son sac par ordre d’importance
Lorsque l’on fait de la prise de son, il est toujours nécessaire d’emporter un certain nombre de choses avec soi. Scotchs, bonnettes pour micro cravates, petits câbles et adaptateurs, batteries de secours, cartes mémoires de secours, ciseaux, Moleskin, Rycote Stickies, etc. Tous ces éléments doivent ainsi faire partie du paquetage pour parer à tout besoin. Bien que les poches soient souvent nombreuses, certaines parties du sac sont plus accessibles et pratiques à atteindre que d’autres. Il est donc nécessaire de mettre à portée de main les éléments dont vous aurez besoin le plus souvent, à savoir les batteries, les bonnettes et les cartes mémoires. Pensez donc à organiser votre sac de façon à tout avoir ce qu’il vous faut avec vous, mais également de façon à pouvoir sortir les éléments les plus importants extrêmement rapidement. S’il vous faut 5 minutes pour extirper les batteries de rechange pour vos micros-cravates, il y a de grandes chances pour que vous ne vous fassiez pas des amis sur le tournage.