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11 décembre 2018Préparer son matériel d’enregistrement est une phase essentielle avant toute prise de son. Que l’on soit sur un tournage nécessitant principalement de la prise de son de dialogues ou que l’on procède à des enregistrements de bruitages, avoir le paquetage adéquat permet de répondre aux demandes du mandat et à d’éventuels imprévus. Ce sujet a été traité en détail dans l’article “Bien préparer sa prise de son”, que je vous invite à découvrir, si vous ne l’avez pas encore parcouru.
Il y a toutefois d’autres éléments qu’il peut s’avérer important d’emporter avec soi et qui ne font absolument pas partie de la panoplie audio, mais qui apporteront un certain confort à votre session d’enregistrement sur le terrain. C’est ce que je vous propose d’aborder dans le présent article.
Boissons / nourriture
Certains tournages peuvent s’avérer longs… très longs. Et nombre de ceux-ci s’effectuent en extérieur, avec parfois beaucoup de déplacements et peu de temps de pause. Il est donc dans certains cas littéralement impossible de se fournir en boisson ou nourriture dans ces moments-là, d’autant plus si les lieux de prises de vues se trouvent dans des endroits reculés, comme la haute montagne par exemple. Prévoir alors de quoi s’hydrater et se remplir la panse peut s’avérer vital, surtout lors des belles journées caniculaires d’été. J’ai ainsi toujours avec moi au moins une bouteille d’eau (ou encore mieux, une gourde, plus écologique) pour étancher aux soifs urgentes et de quoi parer à une petite faim, si l’heure du repas est encore loin. On ne sait jamais combien de temps peut durer l’enregistrement d’une scène. Petite anecdote, il m’est arrivée plusieurs fois de ne pas avoir assez mangé et de me retrouver avec l’estomac qui couine en plein milieu d’une scène très silencieuse. Impossible de ne pas l’entendre et celui-ci a bien évidemment été capté par mes micros 😅
Crème solaire / lunettes de soleil / casquette
Restons dans les accessoires estivaux. Comme je viens de le dire, de nombreux tournages se passent en extérieur, surtout en été. Avec les grosses chaleurs et un soleil puissant, il est judicieux de s’équiper en conséquence avec une casquette pour éviter l’insolation, des lunettes de soleil pour voir correctement ce que l’on fait quand on manie la perche et de crème solaire pour ne pas finir rouge comme un homard.
Les vêtements
S’habiller correctement pour un tournage n’est pas un détail. Qu’il fasse chaud ou froid, que le temps soit humide ou sec et que l’on soit en intérieur ou en extérieur, le choix des vêtements ne devra pas être pris à la légère. Un petit check de la météo avant chaque tournage permettra donc d’éviter les imprévus.
En intérieur, il peut vite faire chaud, voire très chaud. Quand un tournage s’effectue dans une pièce souvent fermée (pour éviter les perturbations sonores venant de l’extérieur). remplie de gens (une équipe de tournage peut facilement représenter une dizaine de personnes), avec des appareils qui chauffent (notamment les lumières), il vaut mieux ne pas se vêtir trop chaudement car les températures grimperont vite dans la pièce. Si vous faites partie comme moi des preneurs de son « One man band » qui perchent et enregistrent à la fois, vous aurez votre sac d’enregistrement sur vos, accroché via un harnais. Dans cette situation il fait encore plus chaud car le sac et le harnais empêche la peau de votre corps de respirer correctement.
En extérieur, cela dépendra surtout de la saison en cours et des conditions météorologiques du jour. Pendant la saison chaude, le combo t-shirt/short sera souvent tout indiqué. Seule exception, lorsque le client est d’un certain standing. On privilégiera alors plutôt le pantalon dans ces cas-là. Pendant la saison froide et humide, avoir de bons vêtements imperméables et chauds permettra de rester dehors pendant de longues heures. Pour éviter que le matériel soit trop sujet à l’humidité, il existe des ponchos imperméables spéciaux, suffisamment large pour permettre à la sacoche de prise de son de rester sous celle-ci. C’est le cas du Rain Poncho de Sachtler. Ce n’est pas très sexy, mais ça peut s’avérer très utile.
Pour finir, les chaussures doivent être choisies avec soin également. Il m’est arrivé de devoir tourner en hiver dans des conditions froides et humides (les pieds dans la neige voire même dans l’eau). Il est donc primordial d’avoir au pied des chaussures bien isolées, imperméables et de bonnes paires de chaussettes. Prévoir une paire de secours pour le retour en voiture après permet d’avoir les pieds au sec et de ne pas salir l’intérieur de sa voiture si l’on a emprunté des chemins boueux.
Enfin, une paire de gants pourra s’avérer utile pour ne pas avoir les doigts qui gèlent (rendant toute manipulation extrêmement difficile voire douloureuse). Il vaudra mieux alors opter pour une paire bien isolante mais relativement fine, pour pouvoir toujours appuyer sur les divers boutons de l’enregistreur avec précision.
Dans tous les cas, il y a de grande chance que vous vous retrouviez à mettre et enlever régulièrement certains de ces vêtements en cours de journée et suivant les endroits. Faites bien le choix de savoir s’il est judicieux de conserver ce pull sur vous avant de commencer à tourner. Il est frustrant voire désagréable de se rendre compte au moment où on commence à enregistrer pour plusieurs dizaines de minutes que l’on aurait mieux fait de ne pas mettre cette couche supplémentaire qui nous tient trop chaud, ou au contraire, de mettre ce pull à capuche qui éviter ce courant d’air désagréable sur la nuque.
La poche à gousset
Utilisée à l’origine pour contenir les montres à gousset, la petite poche à gousset du jean a une fonctionnalité que j’utilise bien souvent. Bien qu’elle ne soit pas un objet au sens propre, cette petit poche a l’avantage d’être de toute évidence, toujours sur soi.
Lors de mes tournages, il m’arrive bien souvent de devoir cacher des micro cravates sur une personne interviewée. Pour les accrocher, j’utilise bien souvent les Rycote Stickies, ou équivalents, un petit scotch hypoallergénique double-face. Celui-ci est entouré de 2 petites languettes de papier à détacher pour faire apparaître la partie adhésive des Stickies. De façon à éviter de les laisser trainer n’importe où, et étant parfois tout simplement dans un endroit dépourvu de poubelles (surtout en extérieur), je dépose alors ces petites languettes de papier dans cette petite poche en attendant de pouvoir la vider dès que j’aurai accès à une poubelle.
J’utilise aussi la poche à gousset pour y stocker parfois de minuscules bout de velcro que j’enroule autour de l’excédent de câblée d’un micro-cravate, pour éviter que celui-ci dépasse des vêtements.
Les chaufferettes
En hiver, les températures peuvent descendre très bas. Et malgré ce grand froid, bon nombre de tournages peuvent encore s’effectuer en extérieur. Il m’est ainsi arrivé de tourner par -12°C . Quand on a les pieds dans la neige pendant plusieurs heures, on a beau avoir de bonnes chaussures et des chaussettes épaisses, le froid gagne inéluctablement nos orteils. Il existe alors de petites chaufferettes à glisser dans les chaussures ou les gants, pour réchauffer ses extrémités. Un must pour conserver un peu de chaleur dans ces conditions difficiles
Lampe de poche / lampe frontale
Nombre de tournages ont lieu la nuit ou très tôt le matin. Avoir ainsi une lumière d’appoint telle une lampe de poche pourra s’avérer d’une grande aide. Mieux, la lampe frontale permet d’éclairer là où se porte votre regard, sans avoir besoin de la tenir. Les mains sont alors libres pour porter l’un des nombreux sacs qui peut faire partir de votre équipement. Croyez-moi, quand il s’agit de se diriger dans une forêt sombre avec tout son paquetage, c’est un élément indispensable. C’est également idéal lorsque l’on range son paquetage dans le coffre de sa voiture en fin de journée en plein hiver.
Batterie additionnelle pour smartphone
Le smartphone est un outil indispensable pour chaque tournage. Outre les diverses photos et vidéos souvenirs ou posts Facebook et Instagram en live (de plus en plus courant si le projet n’est pas confidentiel), nombre d’autres fonctionnalités du téléphone sont utilisées, mettant la batterie à rude épreuve. C’est pourquoi il est recommandé d’emporter avec soi le câble d’alimentation du téléphone ainsi qu’une batterie externe permettant jusqu’à plusieurs charges complètes de l’appareil.
- Téléphone / WhatsApp
Lorsque l’équipe de tournage est importante et qu’il y a plusieurs déplacements, la communication entre les membres est primordiale. Se retrouver à cours de batterie quand on doit retrouver son chemin dans un endroit reculé peut s’avérer très problématique. Heureusement, il est souvent possible de recharger le téléphone via le port USB de sa voiture pendant les trajets. - GPS
Bien souvent l’outil de navigation permet de se rendre sans encombre ni détours aux divers points de tournage, que ce soit en ville comme en campagne. - Télécommande de matériel
De nombreux appareils peuvent être commandés avec son smartphone via le Bluetooth (comme le Zoom F8, le Sound Devices 888, les émetteurs Lectrosonics ou les Tentacle Sync E via leurs app respectives). Cette fonction est parfois plus de l’ordre du confort que du primordial, car il reste généralement possible de commander les appareils autrement mais c’est toujours un plus appréciable (vive la technologie). - Appareil photo / vidéo
Bien que ce soit certainement la partie moins primordiale de l’utilisation d’un smartphone en tournage, pouvoir immortaliser certaines situations peut s’avérer utile pour sa promotion personnelle. J’utilise aussi beaucoup les photos et vidéos pour avoir de la matière à montrer lors de divers cours ou formations que je donne, notamment au CFJM.
Le câble multifonction
Avoir une batterie c’est bien. Mais encore faut-il avoir les câbles pour y brancher divers appareils. Les connectiques étant nombreuses (USB-A, USB-C, Lightning, Micro USB), on pourrait très rapidement se retrouver avec de nombreus câbles différents suivant les besoins. La solution? Le câble 6 en 1 de chez Rolling Square qui regroupe tout ce dont vous avez besoin dans une taille réduite!
Stylo / marqueur
Que ce soit pour signer un document de confidentialité ou de droit à l’image ou laisser une note derrière son pare-brise pour indiquer que bien que la voiture est mal garée, c’est pour un tournage (parfois ça marche et on évite l’amende) le stylo est un outil indispensable. La pointe est également très utile pour détacher la batterie d’un enregistreur comme le Sound Devices 702T. Le marqueur est aussi très utile pour nommer les pistes sur un scotch collé sur une table de mixage.
Scotch d’électricien / gaffeur / médical
On a souvent besoin de scotcher quelque chose, que ce soit pour fixer un câble au sol, à un pied de micro, ou sur un vêtement pour éviter qu’il ne bouge, ou pour consolider un câble dont le connecteur ou la gaine commencent à s’user. Le gaffeur m’a permis aussi plusieurs fois de fixer solidement des micros sur une structure, par exemple sur l’arrière d’une voiture, pour enregistrer le bruit du pot d’échappement ou des roues. J’aime particulièrement ceux de chez Gorilla qui sont très résistants et qui existent en petit format, ce qui a pratique à emporter avec soi, sur son sac de prise de son. Attention toutefois à ne pas le fixer sur n’importe quelle surface. Il m’est déjà arrivé d’arracher des bouts entiers de peinture sur des murs en le retirant…
Le scotch médical (hypoallergénique) permet également de fixer sur la peau le câble d’un micro cravate qui pourrait bouger un peu trop lorsque la personne qui le porte fait un peu trop de mouvements.
Le scotch d’électricien de couleur comme ci-dessus, permet également d’être utilisé comme marqueur visuel sur des câbles. En effet, enrouler un scotch de couleur du côté du connecteur et de choisir un code couleur par longueur de câble permet de reconnaître en un coup d’oeil quels sont les câbles qui ont les mêmes dimensions.
Le velcro
Moins courant, le velcro s’avère toutefois être un outil indispensable que j’utilise quasiment à chaque tournage. J’ai ainsi avec moi des rouleaux de velcro fin (comme un rouleau de scotch), que je peux découper selon la longueur désirée. Ceux-ci me permettent de rassembler l’excédent de câbles de micro cravates installé sur une personne ou de ranger correctement les nombreux câbles que je transporte avec moi.
Un autre type de velcro, beaucoup plus grand et que l’on peut acheter au mètre, s’avère très utile lorsqu’il s’agit d’installer le récepteur d’un micro cravate sur une caméra. En effet, nombre de celles-ci ne comportent pas forcément d’emplacement prévu à cet effet. Il devient alors possible de coller l’un des côtés du velcro sur le récepteur du micro cravate et l’autre côté sur la caméra.
Les ciseaux
Avoir une paire de ciseaux avec soi permet de couper toutes sortes de choses, notamment les bouts de scotch ou de Moleskine (dont je parle plus en détail dans l’article « Bien préparer sa prise de son »).
Le tournevis
Nombre d’appareils comportent des vis. Avoir un petit tournevis simple et/ou cruciforme permet souvent de resserrer des parties d’un appareil qui pourrait venir à avoir du jeu. Il est évidemment impossible d’emporter toutes les tailles avec soi, mais vous vous rendrez rapidement compte de celles dont vous aurez besoin. Le modèle d’un côté cruciforme et de l’autre plat fourni avec les appareils Lectrosonics est ainsi très adapté pour de nombreux besoins.
L’outil multifonctions
Encore mieux! Avoir un outil multifonctions est encore mieux. Il existe bien-sûr le couteau suisse classique, mais ce n’est pas le plus complet ni le plus pratique. Parmi les plus connus, le Leathermann est un classique dans le milieu. Je l’ai découvert à l’époque quand je travaillais comme technicien de scène sur l’évènement Expo 02 et depuis il ne m’a plus quitté!
Mais force est de constater qu’il est relativement lourd et que son poids et sa taille peuvent (sans mauvais jeu de mot) peser dans le balance quand il s’agit d’emporter ça avec soit dans sa sacoche d’enregistrement. Je le garde dans dans ma valise Pelican Case 1510 qui m’accompagne sur les tournages mais ne le transporte pas avec moi lorsque j’enregistre. Pour les tous petits outils bien utiles à avoir avec soi et qui dépannent énormément, j’ai opté pour la Victorinox Swiss Card qui est légère et fine. Un must!
Chewing-gum
Lorsque l’on se retrouve très régulièrement à devoir poser des micros cravates (ou lavaliers) sur les gens, avoir une bonne haleine est primordial! En avoir toujours sur soi ou en secours dans son sac permettra ainsi d’éviter toute mauvaise surprise de la part de la personne que vous allez équiper avec un micro. Surtout si vous êtes fumeur!!!
Le gel hydroalcoolique
Bien qu’il ait très vite disparu des habitudes dès la fin du COVID19, le gel hydroalcoolique peut être un solide allié pour d’une part, se désinfecter les mains (ce qui est également très pratique après avoir touché des câbles sales ou des choses poisseuses). Une bonne astuce consiste à ajouter quelques gouttes d’huile essentielle type lavande ou Ylang Ylang dans votre flacon. Cela apportera un parfum qui même s’il ne plaira pas forcément à tout le monde, permettra à nouveau de masquer les mauvaises odeurs type nourriture (si vous venez de manger un Kebab par exemple!). Et à nouveau, si vous êtes fumeur, cela évitera que l’odeur nauséabonde de la fumée froide de vos doigts ne s’agite trop près du nez de votre victime.
Bien-sûr, pour emporter tout ceci avec soit il faut prévoir de la place. Il vaut mieux ainsi ne pas choisir une sacoche trop petite ou en privilégier une qui a de nombreuses poches devant et sur les côtés.
J’espère que cet article vous aura été utile. Cette liste est non exhaustive et n’hésitez pas à me faire part de vos outils indispensables dont je n’aurais peut-être pas parlé. Pour finir, si vous avez envie d’en découvrir un peu plus sur le métier de preneur de son via diverses anecdotes de tournage, je vous recommande vivement d’écouter mon podcast Autour du son E04 – Table Ronde métier – Prise de son. Bonne écoute!