NASA et sons de l’espace
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3 janvier 2015Qui n’a jamais grimacé devant un film où un personnage se casse un membre, se prend un méchant coup ou pour les films plus gores, se fait carrément arracher un membre? Rassurez-vous, cinéma oblige, tout est factice. Mais si l’effet sur le spectateur est si bien réussi c’est bien souvent parce que la séquence est passée entre les mains d’un sound designer ou d’un bruiteur (foley artist). Alors que vont-ils exactement apporter à l’image et surtout, par quels procédés ?
Tout d’abord, pour bien vous mettre en tête ce dont je vais vous parler, voici un medley vidéo composé de séquences issues de nombreux films et faisant la part belle aux bruitages du genre.
Les coups
Il existe de nombreuses façons de créer les bruitages d’un bel uppercut en pleine poire. On pourra par exemple commencer par utiliser des claquements de mains pour obtenir un bruit aigu (plus proche de la baffe). Pour un bruit plus sourd, ce seront plutôt des coups de poing contre la poitrine, contre des sacs de box en cuir ou encore des battes contre des gants de baseball. Pour avoir enfin quelque chose de plus «juteux », un bon steak cru fera parfaitement l’affaire. Généralement, plusieurs de ces sons seront superposés pour créer un impact plus important. On pourra aussi choisir d’utiliser en complément, d’autres bruits d’impacts. Ainsi un kick de batterie, une porte claquée ou un coup de poing contre une porte pourront être utilisé pour agrémenter l’attaque du son et obtenir un résultat plus riche.
Les membres cassés ou arrachés
C’est souvent un des bruitages les plus marquants dans cette catégorie pour lequel on ne peut s’empêcher parfois de lâcher un « aie » tant l’effet est réussi. Pour créer un joli son d’os brisés, c’est bien souvent dans le petit supermarché du coin que l’on trouvera son bonheur. Ainsi une branche de céleri, une salade, des pâtes crues ou une pastèque donneront l’illusion d’un véritable carnage. Que ce soit à l’aide des mains, d’une lame, d’un marteau ou avec les pieds, tout moyen sera bon pour véritablement massacrer ces aliments. Inutile de préciser qu’il ne faudra pas prévoir de les consommer par la suite et que l’enregistrement devra se faire dans un lieu qui ne craint pas les éclaboussures. Plus de détail de cette technique dans une vidéo produite par Ric Viers, fondateur de Blastwave FX, et de son équipe pour l’enregistrement de la banque de son The Zombie Apocalpyse Sound Effects Library.
Les mouvements
Que serait une belle scène de combat sans également quelques sons de mouvements, appelés “woosh” dans le jargon. Ce bruitage porte fabuleusement bien son nom puisque le simple fait de le prononcer vous indiquera littéralement ce qu’il représente. Pour ceux qui ne l’auraient pas deviné, ces sons sont principalement utilisés pour illustrer les effets de “vent” lors des mouvements des combattants. Peu, voir inaudibles dans la la réalité il est généralement de coutume de les accentuer au cinéma. Ainsi ce sont par exemple des tiges de bambou, des cordes ou des fils au bout desquels on accrochera un objet que l’on fera tournoyer devant un micro pour obtenir l’effet désiré. Petite démonstration en vidéo lors de la prise de son pour le film d’animation « Kung Fu Panda » des studios Dreamworks.
Et maintenant le tout en image
Pour terminer voici une séquence de combat issue du film Sherlock Holmes 2. Tant l’image, les ralentis que le sound design y sont très réussis. On notera aussi cette petite touche décalée qui fait l’originalité des 2 films sur le célèbre détective anglais. J’adore!
Scene de boxe dans le film Sherlock Holmes (2009)
Découvrez également en audio l’épisode de mon podcast “Autour du son” sur le sujet:
Autour du son – Les bruitages de combat
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